Morwenna
Bonsoir bonsoir!

Oui oui, je sais, les billets furent rares cette semaine, mais ma connection Internet est encore plus que limitée, et j'avoue que je n'ai pas eu trop l'énergie de me poser devant l'écran pour écrire ici.

Je posterai très bientôt quelques photos de ma nouvelle demeure, promis. J'ai pas mal de billets en retard, mais commençons dans l'ordre chronologique. En effet, avant d'emménager dans cette maison, il a fallu en trouver une. Ahem. Voici donc ma petit expérience en flat hunting (ou "chasse à l'appart" dans la langue de Molière).


1/ Les agences immobilières


L'agence immobilère semble être le bon plan pour un Français expatrié en perfide Albion. Les annonces sont claires, les visites réalisées par des professionnel (souvent professionnelLEs d'ailleurs), et il y a surtout un côté rassurant. Une sorte de garantie, si vous voulez; au moins, avec une agence, on sait à qui l'on s'adresse, on pense éviter les fraudes, et on se sent en sécurité.

Idyllique, isn't it?

Ben non. Pas quand on est étranger et étudiant. Dans ce cas là, il faut, soit un garant résidant en Angleterre (impossible), soit... tadam... payer tout d'un coup. quand je dis tout, c'est TOUT.Les frais d'agence (relativement élevés, soit dit en passant), le premier mois en guise d'accompte, et le loyer pour la totalité de votre séjour. Dans notre cas, on devait donc payer 8 mois de loyer d'un coup. Argh.

Nous avons donc sagement passé notre chemin, et sommes revenues aux bonnes vieilles petites annonces.

2/ Les annonces.

Alors là, c'est la foire. Il y a tout et rien.
Divers sites sont à votre disposition. Tout d'abord, Dailyinfo pour Oxford - LE site de petites annonces de la ville, mais chaque ville doit avoir le sien, je suppose.
Ensuite, il y a Easyroommate et Gumtree, le premier spécialisé dans les colocations, le second dans les petites annonces en général.

Une fois que vous avez repéré le terrain de chasse, faut débusquer le gibiet. Et là, on rigole.
D'abord, il faut faire le tri dans un nombre affolant d'annonces.
Ensuite, mesdames Arnaque et Déception rentrent en scène. Dans les déceptions anodines, il y a les visites qui se révélent médiocres, les gens qui ne répondent pas aux mails (on a fini par téléphoner, n'ayant qu'une ou deux réponses via courriel), ou ceux qui ne sont pas là lors de la visite programmée la veille ou même avant. Il y a aussi les vraies arnaques. Genre des """proprios""" qui vous promettent un logement merveilleux, tout équipé, bien placé, pas cher. Le hic? Ils sont en Afrique, et vous devez payer le premier mois et un accompte avant de recevoir les clefs...
Ce qui est bien drôle, c'est que j'ai envoyé un autre mail, avec une autre adresse à ces gens-là, leur demandant si l'appart était toujours disponible (ils m'avaient écrit la veille que j'avais été acceptée comme leur future locataire). Ben, oh comme c'est surprenant, ils ont répondu par "yes, it's still available" à ma demande bidon. Ah ah ah.

Bref. Il faut s'armer de patience...

Tout cela c'est finalement bien terminé, heureusement. Nous réussi à trouver une jolie petite maison, assez bien située, au loyer peu excessif et, cerise sur le gâteau, les propriétaires sont aux petits soins. Une colocataire vient d'emménager aujourd'hui, et il reste encore 4 chambres de libres... Peut-être de belles rencontres en perspective *sourire*.

Reste plus qu'à trouver comment marche le chauffage...!

Pensées quelque peu congelées.
Morwenna
Juste un petit billet, chers lecteur, de la library of my College.

J'ai demenage dimanche, et meme s'il faut un petit temps d'adaptation, le moral s'ameliore, semble-t-il. * fingers crossed*

Je n'ai pas encore Internet at home, domc il faudra vous contenter de ce petit message pendant encore quelques jours, mais. Promis, je reviens bientot avec des nouvelles fraiches (voire pluvieuses) - notamment un commentaire sur la comedie musicale My Fair Lady que je vais voir ce soir au theatre d'Oxford, des photos (oui oui, je ne les oublie pas, les photos), la fameuse note sur les recherches d'appart en pays hostile, et bien d'autres choses encore...

See you, then!

Pensees made in QWERTY
(comprendre: je m'excuse pour l'absence d'accent dans ce billet, mais les claviers anglais en sont denues...)
Morwenna



[Cliquez sur les photos pour les voir en plus grand...]

Marcher dans un parc, rire avec une amie.
Se laisser émouvoir par les couleurs de l'automne.
S'assoir sur un banc, et apprécier la nature, autour.
Entrer dans un magasin vintage et se croire au paradis.
Farfouiller un peu partout, rêver devant les vêtements, les tissus, les couleurs.
Et puis. Elle est là. Une robe des années 60, qui fait dire à la vendeuse "Oh, it's amazing! Amaziiing! You look so French!".
Ecouter l'accent anglais, si délicieux.
Boire un café et regarder les gens qui passent dans la rue.
Trouver une lettre, un mail, une fois rentrée.

Redécouvrir les petits plaisirs de la vie...
Morwenna
Bonsoir bonsoir chers lecteurs!

Pas le courage de me lancer ce soir dans un billet sur mes périples immobiliers, donc écrivons plutôt quelque chose de plus... anecdotique.
Les voici, les voilà... Les particularités anglaises, le retour.

Nos amis Anglais m'étonnent encore par certains petits détails.

Ainsi, ici on ne roule pas avec une Opel. Non, ils ont changé le nom, allez savoir pourquoi - le concessionnaire vous vendra donc une Vauxhall Corsa, ou Astra, par exemple.
Et si le pare brise de votre Vauxhall a "un impact pas plus gros qu'une pièce de deux euros", euh, de deux pounds, sorry, et bien ce n'est pas Carglass qui répare et remplace, mais Autoglass.
Question cosmétique, ce n'est pas avec Elsève que vous le valez bien, mais avec Elvive.


J'ai également noté que les Anglais sont très polis. Les "Thanks", "You're welcome", et autres "Cheers" fusent à tous vents. Vous me direz, on ferait bien de s'en inspirer, hein.
Mais. Le jour où vous verrez une caissière vous demander "Vous voulez un sac, s'il vous plait?", faites moi signe! Car ici, on dit "Do you want a bag, please?". Limite il nous supplie de prendre un sac - pas très écolos ces Anglais finalement. Quoique, vu que les sacs sont payants, il y a peut-être un raison pécuniaire derrière cette étonnante marque de politesse!
Faites moi signe un jour aussi, si en France un vendeur vous demande comment vous allez et semble vraiment intéressé par votre réponse. Ici, c'est monnaire courante... Z'ont des bons côtés les British, n'est-ce pas?


Passons à quelque chose de plus trivial.
Je connaissais les WC pour handicapés. En Angleterre j'ai découvert les WC pour personnes âgés.
La preuve en image:



Autre particularité assez... étrange. Leurs arrêts de bus.
Ici, on s'assoit dos à la route. On ne regarde pas si le bus arrive, on regarde les immeubles/magasins/les gens qui passent sur le trottoir.
Là, j'avoue que je ne comprends pas...





Voilà pour ce soir, m'sieurs dames =).
Pensées... tout court.
Morwenna

Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Ciel dont j'ai dépassé la nuit
Plaines toutes petites dans mes mains ouvertes
Dans leur double horizon inerte indifférent
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par-delà l'attente
Par-delà moi-même
Et je ne sais plus tant je t'aime
Lequel de nous deux est absent.
[Eluard.]




Morwenna
Je vous propose un peu de douceur en ce Dimanche de Novembre.

Laissez vous envoûter par cette reprise de "Moon River" par Katie Melua - à l'origine interprétée par Audrey Hepburn dans "Breakfast at Tiffany's"...





Pensées tendres à vous tous.
Morwenna
La vie semble tourner autour de moi, et je ne suis qu'une observatrice. Dans ma petite chambre bien chauffée, je ne fais que regarder autour de moi...
(Reverie - Dante Rossetti - Ashmolean Museum)
C'est ça d'être malade.
Alors, forcément, pas grand chose de nouveau à raconter. Je lis (beaucoup), écris des lettres (nombreuses), regarde des DVD (aaaah Audrey Hepburn!!), travaille (un peu...), parle sur msn (vive la technologie!), cherche un appart' (sans succès...). Voilà un parfait résumé de ces quelques jours, auquel on peut ajouter une pincée de larmes, quelques gouttes d'insomnie, et des louches de mails/appels/sms réconfortants de la part de mes chers & tendres.

Je vais donc vous parler plutôt de Samedi dernier. Si vous vous souvenez bien, je suis allée au cinéma voir le magnifique "Bright Star". Mais. Ce n'était pas tout. Avant, nous nous sommes rendues à la ré-ouverture de l'Ashmolean Museum.
Ce musée est le premier musée d'Angleterre, et si l'on en croit Wikipédia, le premier musée universitaire au monde. Il a officiellement ouvert ses portes en 1863, mais depuis 5 ans, il était fermé pour cause d'agrandissement. Un petit relooking qui a quasiment triplé sa surface d'origine. Le 7 Novembre, ce superbe musée était ré-ouvert, pour mon plus grand bonheur.
Ayant deux heures à tuer avant le début du film, j'ai traîné Maïlys à l'Ashmolean. Elle ne l'a pas regretté - et moi non plus.
Ce musée est immense et riche en collections moultement intéressantes. Au fil des salles, j'ai eu l'impression d'effectuer un voyage de siècle en siècle, de pays en pays. 5 étages de salles spacieuses et lumineuses, où l'imagination vagabonde avec délice en observant les pièces rassemblées.
(Hamlet & Ophelia - Dante Gabriel Rossetti)
Une salle en particulier m'a ravie: celle consacrée aux peintres pré-raphaélites. Les pré-raphaélites - comme leur nom ne l'indique pas - sont des peintres anglais du XIXème dont je suis fort friande. Peu connus en France, je n'avais pas eu l'occasion d'admirer leurs tableaux "en vrai". Et ici. A l'Asmolean Musem. O joie, ô joie, ô pleurs de joie: une salle entière, rien que pour eux.Malheureusement mon très cher Waterhouse n'était pas présent sur les murs. Cependant j'ai pu me consoler avec de magnifiques Rossetti et plusieurs Burne-Jones et Millais.
(Proserpina - Dante Gabriel Rossetti)
(John Everett Millais)
(Sir Edward Burne-Jones)

Je devais ressembler à un bou'd'chou devant le sapin de Noël (et les cadeaux qui sont en dessous). Paraît que j'avais le sourire jusqu'aux oreille, type "smiley content".
Tout cela me donne envie d'aller à Londres, pour prolonger ces délices culturelles (oui, z'avez bien lu, "délice" est féminin au pluriel; aaaah, la langue française...!).

Pensées rêveuses.
Morwenna

Morwenna patauge un peu dans le porridge en ce moment.
Le sieur Morphée la délaisse - préférant peut-être prendre les gens non-malades dans ses bras, qui sait? -, les maux de ventre persiste, et la fatigue s'installe...
Ajouter à celà la recherche d'un logement décent à prix correct à Oxford.
[cherchez l'erreur... "Oxford + décent + prix correct"? Oui oui, c'est ça...]
Hum. Ma tête se transforme en fanfare du 14 Juillet (je sais je sais être sur l'ordinateur n'arrangera pas la douleur, mais que voulez-vous faire d'autre cloîtrée dans une chambre de 2m²?!).
Heureusement, heureusement, il y a les moyens de communication modernes, et grâce à ça, heureusement, heureusement, il y a vous. Toi, toi, et toi, et puis, vous là-bas, et toi, oui, toi, au fond à droite.
Merci d'être là, de me comprendre.
Merci de me donner cet amour dont je suis tellement assoiffée.


Mieux que l'English tea, le Love tea. 100% réconfort. Thanks.

Pensées tendres tendres tendres.

Morwenna
C'était trop beau.

Tout le monde autour de moi tombe malade. La "swine flu" (H1N1) fait des ravages, il manque la moitié des étudiants en cours, ça tousse, ça se mouche.

Et moi. Je passais (notez l'utilisation du passé) à travers. Ceux qui me connaissent savent pourtant que dès que je suis quelque peu stressée, je choppe le moindre virus qui passe. Anxiété, fatigue - on ne peut pas dire que ces deux là m'ont épargnée ces derniers temps, pourtant. Or, elles qui d'habitude se fendent d'un bruyant "hey, welcome here! Venez donc vous installer!" à la vue d'un potentiel virus, semblaient être devenues muettes cette année.

Moui. Ou pas. C'était une "diversion" (ah ah ah... Liliputienne, Aerncyning et les autres me comprendront). Un faux espoir.

Bon, j'ai pas la swine flu, rassurez-vous. Enfin, pas pour l'instant disons... ;-) C'est déjà ça!
Allez, hop', une tisane, un bouquin, et au lit.
Si seulement je pouvais dormir, aussi, ça aiderait...

[comment ça, je me plains? oui, bon, ben, un blog c'est fait pour ça, aussi! promis, l'un des prochains billets sera tout bonnement extasique...]

Pis question de compléter un peu ce billet, je vous livre ci-dessus un poème de circonstances...


Pensées "enrhubées"



***

Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris,
Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris,
Infiniment, la pluie,
La longue pluie,
La pluie.

Elle s'effile ainsi, depuis hier soir,
Des haillons mous qui pendent,
Au ciel maussade et noir.
Elle s'étire, patiente et lente,
Sur les chemins, depuis hier soir,
Sur les chemins et les venelles,
Continuelle.

Au long des lieues,
Qui vont des champs vers les banlieues,
Par les routes interminablement courbées,
Passent, peinant, suant, fumant,
En un profil d'enterrement,
Les attelages, bâches bombées ;
Dans les ornières régulières
Parallèles si longuement
Qu'elles semblent, la nuit, se joindre au firmament,
L'eau dégoutte, pendant des heures ;
Et les arbres pleurent et les demeures,
Mouillés qu'ils sont de longue pluie,
Tenacement, indéfinie.

Les rivières, à travers leurs digues pourries,
Se dégonflent sur les prairies,
Où flotte au loin du foin noyé ;
Le vent gifle aulnes et noyers ;
Sinistrement, dans l'eau jusqu'à mi-corps,
De grands boeufs noirs beuglent vers les cieux tors ;

Le soir approche, avec ses ombres,
Dont les plaines et les taillis s'encombrent,
Et c'est toujours la pluie
La longue pluie
Fine et dense, comme la suie.

La longue pluie,
La pluie - et ses fils identiques
Et ses ongles systématiques
Tissent le vêtement,
Maille à maille, de dénûment,
Pour les maisons et les enclos
Des villages gris et vieillots :
Linges et chapelets de loques
Qui s'effiloquent,
Au long de bâtons droits ;
Bleus colombiers collés au toit ;
Carreaux, avec, sur leur vitre sinistre,
Un emplâtre de papier bistre ;
Logis dont les gouttières régulières
Forment des croix sur des pignons de pierre ;
Moulins plantés uniformes et mornes,
Sur leur butte, comme des cornes

Clochers et chapelles voisines,
La pluie,
La longue pluie,
Pendant l'hiver, les assassine.

La pluie,
La longue pluie, avec ses longs fils gris.
Avec ses cheveux d'eau, avec ses rides,
La longue pluie
Des vieux pays,
Éternelle et torpide !

"La Pluie", Emile Verhaeren.


Morwenna

Pour changer, ce week-end, c'était cinéma. Faut bien reprendre les bonnes vieilles habitudes. Nous avions fait d'autres choses avant (j'entends déjà les ricanements, ah la la, ne soyez donc point si grivois - je rappelle que ce "nous" concerne deux damoiselles, dont une Morwenna en couple avec un certain R., et heureuse de l'être), bref, d'autres choses disais-je, sur lesquelles je reviendrai dans un prochain billet.

Un film, donc. Cette fois-ci, cependant, nous avions placé la barre un peu plus haut. Une comédie romantique à la sauce américaine? Que nenni, chers lecteurs. Non, une biofiction sur un des plus célébres poètes romantiques anglais, Keats, mort à 25 ans d'une tuberculose. Basée essentiellement sur son histoire d'amour avec Fanny Brawne, soit (on est midinette ou on ne l'est pas, hein), mais film historique tout de même.
_
_

_
_
Le pitch:
Nous voilà transporté en 1818. Le poète John Keats, agé de 23 ans vient séjourner dans un petit village près de Londres, chez son ami Charles Brown. Il y rencontre Fanny Brawne, la fille de ses nouveaux voisins. On ne peut pas dire que c'est le coup de foudre entre les deux jeunes gens. Fanny ne comprends pas la poésie, aime se divertir et semble surtout intéressée par la mode - elle confectionne elle-même ses robes. Cependant, la maladie du frère de Keats va les rapprocher, et leur attirance mêlée d'agacement va devenir une brûlante passion. Cependant les obstacles s'accumulent (sans problèmes, pas d'histoire, évidemment...). Keat n'est pas ce qu'on peut appeler un bon parti pour une jeune fille de bonne famille - épouser un poète sans le sous ? Allons bon! Brown voit d'un mauvais oeil relation, qui accapare le jeune homme et l'empêche d'écrire. Et. Surtout. La maladie s'en mêle...
_
_
Bon. "Bright star", c'est comme Titanic: on sait pertinamment que cela va finir mal. Sauf que c'est mieux que Titanic.
_
J'ai versé ma petite larme, j'avoue. Pas si petite que ça, la larme, qui plus est.
_
Ce film est un petit bijou de délicatesse. L'image, d'abord. Magnifique. Chaque plan semble être un tableau merveilleusement réel, merveilleusement lumineux, poétique. La musique vient compléter ce délice visuel, légèrement, sans trop insister...
_
L'émotion est là, à fleur de peau. Certes, leur histoire d'amour est finalement assez platonique, seulement quelques baisers, quelques frôlement de mains. Mais. Derrière cette pudeur, j'ai pu ressentir toute l'intensité du désir qui anime les personnages; le feu sous la douceur, pour ainsi dire. Pas besoin de baiser langoureux, cette chasteté est finalement presque plus sensuelle que les scènes crues auxquelles les réalisateurs cédent de plus en plus facilement.
_
Bien sûr, on pourrait trouver ce film un peu long. 2h25 pour raconter une histoire d'amour de deux ans, sans grandes péripéties. Oui, c'est un film calme; mais c'est ce qui fait son charme, sa magie. Il faut se laisser bercer par les mots de Keats, envoûter par le charisme de l'actrice principale, savourer la beauté de l'image. La beauté de leur amour.
_
Ce film est à l'image des mots même de Keats: "A thing of beauty is a joy forever".
Je suis ressortie de ce film appaisée, triste, enchantée, aussi.
Et avec l'envie de lire du Keats. Of course.

A vos agenda, donc: en Janvier 2010, réservez vos places pour "Bright star"!
_
_
Pensées poétiques.
Morwenna
J'ai cette chanson dans le tête - "We wish you a merry Christmas, we wish you merry Christmas, and a happy new year...". Oui oui, un chant de Noël. Comment ça, c'est un peu tôt? Apparement, en Angleterre, non.

Je sais qu'en France, les supermarchés comment à remplir les rayons de jouets et de chocolats - au grand dam des parents qui ont eu la bonne idée de faire les courses avec leurs enfants. Les catalogues commencent à arriver dans les boîtes aux lettres, ce qui donne des "mamaaaaan, je veux le bébé qui parle/marche/pleure/fait du bruit tant qu'on a pas trouvé le bouton off bien caché pour avoir la paix pour Noël".
Soit.


Sauf qu'en Angleterre, ça a déjà commencé depuis un bout de temps, tout cet élan commercial autour du Papa Noël et compagnie.
Début Septembre, les rayons cartes postales étaient déjà colonisés par les cartes de voeux dorées.
En Octobre, jouets, babioles et autres cadeaux de Noël faisaient leur apparition. Vous me direz, si on aime faire les choses en avance, là au moins, on est servi!

En ce moment, on commence à atteindre le paroxysme du commercial. Les devantures des magasins s'ornent d'affiches aléchantes, qui promettent des prix défiants toute concurrence, et un choix équivalent. Publicité mensongère, cela va s'en dire - n'oublions pas qu'Oxford est une des villes les plus chères d'Angleterre, cette dernière étant déjà peu appropriée aux petits budgets.
Quant aux magasins eux-même... C'est Christmas land. Des présents en veux-tu, en voilà, papiers cadeaux à profusion, affichettes partout...

De quoi perdre l'esprit de cette fête. De quoi être dégoûté de Noël avant même que Décembre arrive...

Il est loin le temps où les enfants étaient heureux avec des oranges et du chocolats...
Ou des jouets comme ça:

(Pitt Rivers Museum - Oxford)

Mais. Bon. Je dois avouer que même si tout ce tralala m'amuse (ou m'effraie?), que même si je me demande si on ne va pas finir par acheter les cadeaux de Noël en Juillet... Même si. Même si c'est commercial, même si mon regard là-dessus est un peu cynique. Même si, même si...

Pour une fois. Je me laisse porter par cette magie.
Je n'aime pas les fêtes de fin d'année. D'habitude.
Aujourd'hui, je sens un changement. J'ai presque hâte d'y être, de partager ces moments avec vous.

De voir les maisons se parer de leur costume de fête. De chercher LE cadeau, celui qui fera plaisir, d'espérer voir naître un sourire sur le visage de celui qui déchirera l'emballage soigneusement confectionné. De me nicher dans les bras de mon chéri, près de sa cheminée, et de penser à Noël. Voir les guirlandes du sapin clignoter (dis, dis, Romain... Il y aura un VRAI sapin chez toi, cette année?). Voir ma famille. Déguster ces friandises qui semblent avoir un goût différent en Décembre que les autres jours de l'année.

Tout ça, et bien d'autre choses encore. Juste passer ces instants en compagnie de ceux que j'aime.


Oui, cette année, c'est étrange. Je retrouve un peu la magie de Noël...

Pensées mi-figues, mi-raisins.

Morwenna
Ca y est, l'heure du retour à Oxford a sonné.

Question de ne pas trop faire dans le pathos, je dirais juste que la séparation n'a pas été des plus faciles. Pas vraiment envie de quitter ses chers tendres, la Morwenna, et un peu frustrée de ne pas avoir eu le temps de les voir plus, et de les voir tous...
Enfin, bref, j'ai dit que je laissais les violons au placard, donc passons.

Le retour s'est bien passé, pas de retard de train, ce qui est déjà pas mal. Il pleuvait à Lille - à tel point qu'ils ont été obligé de mettre de la sciure au sol, jamais vu ça avant. A Londres, par contre, pas de pluie à l'horizon. Le lendemain non plus.

Mais, mais, mais. C'était un joke. La perfide Albion m'a surprise ce matin: me suis fait trempée, et bien comme il faut, s'il vous plait.
Welcome in England, miss !

A part la pluie, et la nuit qui tombe à 16h30, tout va bien sinon. Je suis quelque peu fatiguée, la motivation n'est pas vraiment au rendez-vous, et vous me manquez, mais je suppose que cela va passer. Le temps d'adaptation, tout ça. Enfin, je crois.

Morwenna a vraiment besoin de son "chez-soi", dirait-on. D'un lieu où elle se sente à l'aise, moins intruse. Indépendante. Posée.
Peut-être qu'ainsi la motivation reviendra.

Je vous dis à très bientôt, chers lecteurs.


Pensées en hibernation.