Morwenna
Et c'est le soir que le sourire éclate en morceaux. Quand avec la nuit tombe la fatigue le manque la solitude.
Cette après-midi mes talons ont claqué le long de rues que je ne connaissais pas. J'ai savouré les quelques rayons de soleil, leur beauté sur les pierres dorées, le vent dans mes cheveux, l'agitation de la ville. J'étais bien.
Alors je ne comprends pas. Pourquoi ce soir. Pourquoi cette soudaine envie de rien - de rien, si ce n'est de vous. L'impression de m'effriter.
Je recollerai les moreceaux demain.
Il faut bien.
Morwenna
Indulge yourself - soit, plus ou moins, "Accorde-toi des petits plaisirs". S'autoriser des moments pour soi, se faire plaisir, s'envelopper de réconfort. La phrase revient souvent dans les publicités pour des chocolats et autres friandises faisant culpabiliser la gent féminine. J'essaye de pratiquer cet indulge yourself way of life, ces temps-ci. Mais. Pas que pour les chocolats.
Venir à bout de la grisaille de Ventôse, comme le nommais à juste titre les Républicains révolutionnaires (vous me direz, tous les mois d'automne, hiver, voire même printemps pourrait se nommer Pluviôse ou Ventôse en Angleterre...), bref, surmonter le cafard de l'hiver petit sourire par petit sourire, plaisirs éclectiques constituant ma doudou-thérapie (à défaut d'une lumino-thérapie).


Des petits plaisirs qui sont surtout d'ordre culturel cette semaine, chers lecteurs.

Comme vous avez du le remarquer, j'éprouve un certain attachement pour l'oeuvre de Jane Austen (comment ça, c'est un euphémisme?). En particulier pour Orgueil et Préjugés, l'une de ses oeuvres les plus célébres. Comment ne pas fondre devant Mister Darcy, je vous le demande. Surtout quand il s'incarne sous les traits du charismatique Colin Firth dans la mini-série de la BBC.
Cet attachement ne s'est pas arrangé depuis que ma colocataire a été convertie par mes soins à la Jane-Austenite aiguë (elle était déjà bien en bonne voie, qu'on ne m'accuse pas injustement; j'ai juste poussé le bouchon un peu plus loin. Je plaide peut-être plus coupable en ce qui concerne la conversion à Audrey Hepburn, Cary Grant et les vieux films, les boutiques vintage, la tenue d'un blog, j'avoue. Ce n'est pas une mauvaise influence, si...?). Visionnage des adaptations cinématographiques ou télévisées, visite de Bath, lectures de romans inspirée de l'oeuvre de la grande Jane... Nous avons bien indulged ourself.
Il ne fallait donc pas s'arrêter en si bon chemin: si une adaptation théâtrale d'Orgueil et Préjugés est jouée à Oxford, alors que faire, sinon réserver vite vite vite nos billets?

Mardi soir, j'ai donc succombé une nouvelle fois au charme de cette histoire intemporelle. 2h30 de rires et de musiques, en compagnie de mes vieux amis Mister Darcy et Elizabeth Bennett. Les acteurs étaient fort bien choisi, les costumes et les décors permettaient de s'immerger dans l'ambiance. L'histoire originale a bien sûr subi quelques altérations, mais les changements ont tous été, à mon sens, opérés avec intelligence. Une mise en scène inventive apportait quelques notes d'humour supplémentaires, renforçant ainsi les dialogues spirituels et drôlatiques de Jane Austen.
Un pur moment de détente donc votre Morwenna est sortie enchantée.


Autre petit plaisir, Mercredi matin cette fois-ci. Je me suis rendue, appareil photo en main, au coeur de luniversité d'Oxford, dans le but de visiter la Bodleian Library (Bibliothèque Bodléienne). Celle-ci est la plus prestigieuse bibliothèque d'Oxford, fondée en 1602, après des débuts chaotiques dès le début du XVème siècle.


La visite comprend plusieurs salles: Divinity School (photo ci-dessus), the 17th century Convocation House and Court (photo ci-dessous) et enfin la bibliothèque du Duc Humfrey (photos interdites par soucis de sécurité et de protections des ouvrages). The Duke Humfrey's Library est la plus ancienne salle de lecture de la Bodleian et ses ouvrages ne vont pas au-delà du milieu du XVIIème siècle.
Pour les fans d'Harry Potter, vous pourrez reconnaître dans la Divinity School l'infirmerie de Poudlard (à propos, pourquoi Hogwarts est-elle donc devenue Poudlard en français?). Je ne peux pas confirmer, je n'ai pas vu les films. La bibliothèque du Duc Humfrey serait aussi la bibliothèque de Poudlard.




Cette semaine culturelle sera complétée Dimanche par une visite de Cambridge, la rivale d'Oxford. Je vous en reparlerai plus tard.

En attendant, d'autres petites plaisirs prennent le relais. Ecrire une carte postale, recevoir un sms ou un email attendrissant. Siroter en thé en lisant un bon livre, lovée sur le canapé. Errer dans Oxford et se rire de la pluie. Passer plus d'une heure au téléphone avec la meilleure des mamans. Faire des recherches pour ses essays et savourer le plaisir d'apprendre de nouvelles notions. Flâner dans une librairie. S'amuser à inventer de nouvelles tenues alliant trouvailles vintages et basiques modernes.


Il manque juste la présence de certaines personnes pour que tout ceci soit encore mieux apprécié...



Pensées tendres.
Tout simplement.
Morwenna
J'ai attendu. Et enfin, je les ai retrouvés, ses baisers. Et. Les repères, familiaux, amicaux.
Une semaine, courte, trop courte, mais intense. Teintée de quelques regrets, de n'avoir pas pu tous les voir, surtout.
Maintenant. il faut attendre à nouveau. Attendre Mars, attendre Juillet. Patienter pour mieux les retrouver.
Alors, Morwenna se prépare des petits plaisirs, se construit des projets, pour tromper l'attente, pour profiter un maximum de cettte expérience. Une pièce de théâtre demain soir (Daaaaaaaarcy!!). Le travail à Oxfam, et bientôt à Oxfam books en parallèle. Les essays à rendre, pour lesquels il faut passer du temps à éplucher des bouquins pour trouver des informations. Des sorties touristiques qui se profilent. Des lectures sympathiques (ce qui l'est moins pour ma bourse). Un arrêt à Londres puis au Salon du Livre de Paris sur le chemin du retour fin Mars.
Je veux remplir ces jours anglais de beaux souvenirs, de rencontres et de culture, pour revenir vers vous plus forte, plus épanouie, avec dans mes valises l'expérience d'une vie (et l'expérience de la pluie. Ca forge une femme, l'Angleterre.)
Pensées mi-nostalgiques mi-optimistes.
Morwenna
Pousser un soupir de soulagement quand les dossiers sont prêts à être postés - tous les documents sont photocopiés, complétés, rédigés, imprimés, pochette transparentés. Enfin.

Faire des achats de livres en vue de préparer les entretiens d'admission et se passionner pour cet essai, discussion passionnée entre deux amoureux des livres, Jean-Claude Carrière et Umberto Eco. Ca fourmille de culture, ça part un peu dans tous les sens, mais, oh, que d'anecdotes savoureuses, que d'érudition, quel bonheur de lecture.

Pester contre la neige et espérer ne pas avoir de problèmes d'Eurostar au retour.

Construire des projets de vacances, évoquer l'an prochain, faire un peu le point.

Et. Surtout.
Savourer le retour chez soi, les retrouvailles.
Dire "Je t'aime" de vive voix à sa maman et sa soeur.
Se promener en ville avec L. et éclabousser les vitrines de nos rires.

Regarder Star Wars avec lui, blottie dans ses bras; faire un cauchemar et être réconfortée par sa présence; cueillir les petites paillettes dans ses yeux.


Etre complète, avec eux, avec lui, le temps d'une semaine de Février.
Morwenna
[NB: Cliquez sur les photos ou les montages pour les voir plus grands]


Même si Jane Austen détestait Bath et ses coteries de mondains spirituels, elle y a tout de même fait de nombreux séjours avec son oncle et sa tante et y a vécu durant 5 ans.
C'est donc avec euphorie que je me suis rendue dans la ville où se déroule certains romans favoris.

Bath... Une ville qui respire le passé, une cité pleine de charme. Ses monuments de pierre dorée, ses arcades romaines, ses musées passionnants. Tout à concordé pour faire de cette journée un souvenir mémorable. Je suis encore envoûtée...



Pour commencer, un petit aperçu de la ville, et de quelques bâtiments et lieux qui ont attirés mon attention.


Roman Bath (les thermes romains, désormais un musée) et The Assembly Rooms, la "salle des fêtes" Georgienne et Victorienne, où étaient donnés bals et réceptions.

The Royal Crescent et The Circus.
De quoi s'en mettre plein les mirettes.
Mais. Ce n'est pas tout. Bath abrite surtout The Jane Austen Centre, un merveilleux musée consacré, comme son nom l'indique, à Jane Austen.
Le rêve, quoi.
Tout commence par un gentilhomme en costume d'époque qui nous accueille à l'entrée. Le ton est donné, et le sourire ne quitte plus mes lèvres.
Ensuite, passage obligé à la boutique, en attendant que la visite ne commence. Le paradis de tout Austen Lover qui se respecte, où j'ai pu trouver quelques livres et autres souvenirs.
Ensuite, petit speech par la guide. Elle parlait très vite. Très fort. Le tout avec un cheveu (voire plusieurs) sur la langue. C'est là que votre Morwenna se rend compte qu'elle a bien progressé en anglais. S'en suit la visite proprement dite. Appareil photo en main, on déambule dans l'univers de Jane Austen. Des mannequins mettent en lumière certains aspects de la vie de l'époque, appuyés par des extraits de romans ou de lettres de Jane Austen. Le tea time, les dances, les jeux de cartes, le shopping, la correspondance épistolaire... entre autres. Un moment hors du temps.


Il faut ensuite se remettre de ses émotions. Pour cela, une petite pause s'impose at The Regency Tea Room. Face à un portrait du haut combien divin Mister Darcy, il est temps pour nous de déguster concumber sandwiches, scones with creme and butter, le tout arrosé d'un thé délicieux.

La carte proposait même un "Tea with Mister Darcy", trop copieux pour moi, mais l'appelation me tentait bien!


La curiosité nous a ensuite mené au Fashion Museum. Du XVIIème siècle à nos jours, l'histoire de la mode et du costume s'ouvrent devant les yeux pétillants de Morwenna. J'ai pu admirer des robes dignes d'être portées par Elizabeth Bennett ou Jane Eyre.




Hum... On se sent redevenir une petite fille devant ces sublimes tenues...
Heureusement, The Yellow Shop est venu à ma rescousse, une petite boutique vintage pas forcément terrible, mais où je suis quand même parvenue à dénicher une charmante robe rouge. De quoi me sentir un peu princesse, moi aussi.
Une journée fort chargée, donc. Qui donne des envie de culture et de tourisme. De passer d'autres Dimanches hors des murs d'Oxford.
J'aime l'Angleterre. Même s'il pleut, même si je suis loin de ceux qui me sont chers.
Oui, décidemment. J'aime.
Pensées neigotteuses.



Morwenna

Même le thé se pare de votre image.
Il y a vos sourires dans les reflets de l'eau. Il y a les souvenirs.
Je cherche votre tendresse dans les volutes vaporeuses qui s'échappent de la tasse.


Une semaine. Et. Je serais avec vous.
Si j'ai de la chance, j'irai manger grec avec F., papoter à la terrace d'un café avec L., boire un thé chez K., fumer une cigarette avec S. et peut-être envoyer un "big câlin dans sa face" à M. au passage, écouter les derniers potins de la khâgne compilés par N., partager quelques heures avec A. Entre autres.

Une semaine...
Et. Le rire de ma maman. Ses bras, à lui, ses yeux qui pétillent, ses fossettes craquantes.

Retrouver les odeurs familères d'encens et de Hugo Boss. M'y nicher.
Reprendre des forces.


Une semaine, encore, où mon thé aura un goût d'absence, mais aussi. D'impatience.
Morwenna

Quand il fait froid, qu'il vente ou qu'il pleuve, à défaut de partir au soleil, il fait bon de se réfugier dans les bras d'un livre. Un petit billet lecture, donc.


Je lis régulièrement des romans légers, féminins. Sucrés. Le genre d'histoire dans lequel on se glisse aisément, qui tient chaud pendant quelques heures; des romans comme des pulls en mohair, doux et confortable. J'ai ainsi lu d'autres livres de katie Fforde, ou découvert Lisa Jewell avec The Truth about Melody Browne, un roman pas si léger qu'il n'en a l'air.

Mais. Je lis maintenant l'anglais de façon beaucoup plus naturelle. Alors... Envie de livres plus consistants. De romans dont on reste hanté, dont les personnages nous poursuivent, même une fois le livre refermé.


Je me suis donc plongée dans The Magic Toyshop d'Angela Carter ("Le Magasin de jouets magiques" en français). Un régal. J'ai eu la chance d'en voir une adaptation théâtrale mercredi dernier; c'était grandiose.



Ce court mais magnifique roman nous raconte l'histoire de Mélanie, une jeune fille dont on suit le développement intérieur; sa prise de conscience vis à vis d'elle-même, de son corps, de son environnement. C'est un roman noir moderne, un conte sur l'adolescence et le deuil, l'éveil à la sensualité. Une jeune fille qui, à la mort de ses parents, doit aller habiter chez un oncle étrange qu'elle n'a jamais vu qui aime plus les mannequins à taille humaine qu'il crée dans son magasin de jouet que sa famille - sa femme, muette depuis le jour de son mariage, les deux frères de sa femme.

Angela Carter nous emporte donc un univers à la fois étrange et familier; elle renoue avec la tradition des romans gothiques pour nous confronter avec notre propre vécu. A master-piece.



J'ai également dévoré The Forgotten Garden de Kate Morton (traduit par "Le Jardin des Secrets").



Une envoûtante saga familiale, mélant secrets enfouis, tragédie, contes pour enfant, recherches des origines, ainsi qu'une pincée d'amour. Trois époques, trois femmes, une même famille.

Ce roman est difficile à résumer... Il est dense, assez complexe, mais Kate Morton réussit à nous entraîner sur les pas de ses héroïnes sans nous perdre en chemin. Le suspense est bien présent, et les pages défilent... Si vous aimez les histoires de secrets de famille, de vieilles demeures, si vous avez appréciez Le Treizième Conte, alors je vous conseille fortement The Forgotten Garden.


The Outcast de Sadie Jones m'attend... Affaire à suivre!




Pensées fatiguées.