Tout le monde autour de moi tombe malade. La "swine flu" (H1N1) fait des ravages, il manque la moitié des étudiants en cours, ça tousse, ça se mouche.
Et moi. Je passais (notez l'utilisation du passé) à travers. Ceux qui me connaissent savent pourtant que dès que je suis quelque peu stressée, je choppe le moindre virus qui passe. Anxiété, fatigue - on ne peut pas dire que ces deux là m'ont épargnée ces derniers temps, pourtant. Or, elles qui d'habitude se fendent d'un bruyant "hey, welcome here! Venez donc vous installer!" à la vue d'un potentiel virus, semblaient être devenues muettes cette année.
Moui. Ou pas. C'était une "diversion" (ah ah ah... Liliputienne, Aerncyning et les autres me comprendront). Un faux espoir.
Bon, j'ai pas la swine flu, rassurez-vous. Enfin, pas pour l'instant disons... ;-) C'est déjà ça!
Allez, hop', une tisane, un bouquin, et au lit.
Si seulement je pouvais dormir, aussi, ça aiderait...
[comment ça, je me plains? oui, bon, ben, un blog c'est fait pour ça, aussi! promis, l'un des prochains billets sera tout bonnement extasique...]
Pis question de compléter un peu ce billet, je vous livre ci-dessus un poème de circonstances...
Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris,
Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris,
Infiniment, la pluie,
La longue pluie,
La pluie.
Elle s'effile ainsi, depuis hier soir,
Des haillons mous qui pendent,
Au ciel maussade et noir.
Elle s'étire, patiente et lente,
Sur les chemins, depuis hier soir,
Sur les chemins et les venelles,
Continuelle.
Au long des lieues,
Qui vont des champs vers les banlieues,
Par les routes interminablement courbées,
Passent, peinant, suant, fumant,
En un profil d'enterrement,
Les attelages, bâches bombées ;
Dans les ornières régulières
Parallèles si longuement
Qu'elles semblent, la nuit, se joindre au firmament,
L'eau dégoutte, pendant des heures ;
Et les arbres pleurent et les demeures,
Mouillés qu'ils sont de longue pluie,
Tenacement, indéfinie.
Les rivières, à travers leurs digues pourries,
Se dégonflent sur les prairies,
Où flotte au loin du foin noyé ;
Le vent gifle aulnes et noyers ;
Sinistrement, dans l'eau jusqu'à mi-corps,
De grands boeufs noirs beuglent vers les cieux tors ;
Le soir approche, avec ses ombres,
Dont les plaines et les taillis s'encombrent,
Et c'est toujours la pluie
La longue pluie
Fine et dense, comme la suie.
La longue pluie,
La pluie - et ses fils identiques
Et ses ongles systématiques
Tissent le vêtement,
Maille à maille, de dénûment,
Pour les maisons et les enclos
Des villages gris et vieillots :
Linges et chapelets de loques
Qui s'effiloquent,
Au long de bâtons droits ;
Bleus colombiers collés au toit ;
Carreaux, avec, sur leur vitre sinistre,
Un emplâtre de papier bistre ;
Logis dont les gouttières régulières
Forment des croix sur des pignons de pierre ;
Moulins plantés uniformes et mornes,
Sur leur butte, comme des cornes
Clochers et chapelles voisines,
La pluie,
La longue pluie,
Pendant l'hiver, les assassine.
La pluie,
La longue pluie, avec ses longs fils gris.
Avec ses cheveux d'eau, avec ses rides,
La longue pluie
Des vieux pays,
Éternelle et torpide !
"La Pluie", Emile Verhaeren.
Prend soin de toi, Morwenna!
(Ton nouveau décor est FABULEUX!)
Merci Allie =)!
(et... merci encore^^)