Cette année en Angleterre s'est décidément révélée, sur certains points... "magique". J'ai pu réaliser certains rêves d'enfants. Vivre des expériences qui me semblaient pourtant relever de l'ordre du fantasme.
Il y a eu Haworth, ce village du Yorkshire où j'ai pu marcher dans les pas des soeurs Brontë durant deux jours merveilleux.
Il y a eu le Bath de Jane Austen et l'adaptation théâtrale d'Orgueil et Préjugés.
Il y a eu l'Écosse, terre de rêve et d'évasion.
Il y a eu le Sherlock Holmes Museum, et l'excitation de marcher dans la célèbre "Baker Street".
Hier il a eu encore un autre événement. Qui m'a laissée les larmes aux yeux, le coeur palpitant, la tête comme grisée de champagne. Oui, je me sens d'humeur lyrique aujourd'hui. Le contre-coup, sûrement, on ne se moque pas.
Bref, tout ça pour dire que j'ai eu la chance de pouvoir assister à une représentation du musical "The Sound of Music" (La Mélodie du Bonheur en français...).
Vous avez, depuis le temps, noté mon goût pour le kitsch, le rétro, l'historique, et puis le sentimental-mais-pas-trop. The Sound of Music (que je vais abréger par TSOM) rassemble tout ça. Et. Représente mon enfance; une escapade hors de la vie de tout les jours dans cet univers optimiste aux paysages magnifiques et aux héros charismatiques.
(En parlant de héros, je me rends compte qu'entre le Capitaine Von Trapp de TSOM, Rhett Butler d'Autant en emporte le vent, Mr. Rocherster dans Jane Eyre, Heathcliff des Hauts de Hurlevent, ou encore Arsène Lupin et Sherlock Holmes, mon attraction pour les grands bruns ténébreux s'explique aisément. On ne commentera pas le fait que je sois actuellement très "en amour" avec un blondinet de taille moyenne pas vraiment ténébreux...)
Hum hum. Reprenons.
J'ai donc découvert TSOM très jeune, via le film avec Julie Andrews (oui, celle qui joue Mary Poppins) et Christopher Plummer. Je ne sais d'où ma mère avait découvert ce film qui date quand même de 1965... Quoi qu'il en soit, il était enregistré sur VHS, et je peux vous assurer que le magnétoscope et la-dite VHS ont du finir par se connaître de façon très intime, au fil de leurs innombrables rencontres (c'est-t-y-pas-mignon). L'achat d'un DVD a ensuite suivi (avec visionnage en VO, of course), et cette passion a été transmise à ma soeurette.
J'ai bien tenter de faire découvrir ce film à mes ami(e)s (et ma soeur aussi je crois), mais sans grand succès...
De mon côté, les années ont beau passer, j'en suis toujours aussi amoureuse. C'est mon film "remonte-moral" par excellence. Je le connais par coeur, mais bizarrement je ne m'en lasse jamais. Comme avec Jane Eyre, il me faut ma dose annuelle, si ce n'est plus. Ce sont deux monuments pour moi, avec lesquels j'ai grandi, évolué, et qui représentent une part de moi.
J'ai appris que la comédie musicale se jouait au Châtelet à Paris, mais c'était début Janvier et je n'ai pu m'y rendre, retour en Angleterre oblige. Cependant, après quelques recherches sur internet, j'ai vu que la tournée anglaise ('The Sound Of Music Musical Tour') passait en Juin à Woking, une petite ville pas très loin de Londres ('fin ça m'a tout de même pris plus de 2h30 de train avec 2 changements, mais passons - ça valait amplement le déplacement!). Après une petite hésitation, j'ai réservé ma place pour le 23 Juin.
Et ce jour est enfin arrivé.
Que dire si ce n'est: wahou (ou "wow" si on veut rester en anglais). C'était formidable.
Le théâtre étant intégré à un centre commercial, j'imaginais quelque chose d'assez petit. Il n'en était rien; la salle était grande, le son très bon, et j'avais une bonne vue.
Quant au spectacle en lui-même... Fantastique. J'ai été totalement transportée pendant 3h. Les chanteurs/acteurs incarnaient leurs rôles à la perfections, les costumes & décors se sont révélés sublimes. Kirsty Malpass nous présente une magnifique Maria, pleine de vivacité, d'optimisme et dotée d'un caractère bien trempée. J'ai été charmée par son interprétation et par l'alchimie entre elle et les enfants ou le capitaine.
Le producteur, Andrew Lloyd Webber, ne voulait pas mettre en scène le film, mais faire revivre le spectacle original, comédie musicale de Broadway de 1961. C'est donc le scénario d'origine que j'ai pu voir, avec quelques libertés (Webber a ajouté des chansons composées plus tard pour le film). Ce fut un peu déconcertant par moment; certaines chansons n'apparaissent pas dans le film, d'autres se déroulent à différents moments; enfin, les personnages connaissent de légers changements (le Capitaine est plus expressif et la Baronne moins machiavélique).
Bien que perturbants au début, ces changements ne changent en rien la qualité du spectacle, et apporte au contraire un peu de fraîcheur et de nouveauté.
Ce fut donc une merveilleuse après-midi. Je suis ressortie de la salle en fredonnant, le sourire au lèvres et les larmes aux yeux.
Inoubliable.