Quand on commence à penser en termes de "dernières fois", c'est que la fin se profile, inéluctable. Attendue, aussi.
Le dernier essay laborieusement écrit, puis imprimé et rendu.
Le dernier exposé oral.
Les derniers moments passés à Oxfam Broad Street et Oxfam Books, les "au revoir", "bonne continuation" et les échanges d'adresses.
Le dernier rendez-vous avec mon counselor, très émouvant.
La dernière fois que l'on retire l'argent pour le loyer.
La dernière virée à Londres.
Et, bientôt. Les derniers cours. Le dernier examen. Les dernières fois que l'on voit professeurs, camarades, certains chauffeurs de bus au sourire amical. Le dernier "Chaï Latte" à emporter de AMT Coffee. Les derniers scones. La dernière promenade dans les rues pittoresque d'Oxford.
La dernière expédition Oxford-Londres-Lille-Lyon.
Étrange sentiment. Mélange de joie à l'idée de rentrer, de retrouver ses proches, ses repères, de commencer une nouvelle aventure; et de tristesse, aussi. Il faut quitter des personnes à qui l'on s'est attaché, un pays fascinant, une chambre où l'on a sourit, travaillé, lu, pleuré.
J'ai terriblement hâte de rentrer, mais. Il y a déjà comme une certaine impression de nostalgie. Ça sent l'heure du bilan et des adieux.
Un bilan, oui... J'ai énormément appris cette année. Sur moi, notamment. Mes limites et mes forces; mes désirs, mes buts; ces ressources intérieures que j'avais sous-estimées.
Sur ce pays, aussi; même si l'Angleterre, comme ses habitants, reste pudique.
J'ai absorbé le plus de culture possible, au gré des lectures, des discussions et des musées.
Morwenna se sent plus forte, plus indépendante, plus ouverte.
Oui, ce fut difficile. Oui, la distance est douloureuse. Mais. Quelle expérience! Quel enrichissement!
La page Oxford se termine, et je commence déjà à inscrire au brouillon des mots sur celle d'Aix-en-Provence. Avancer, toujours, la tête plein de rêves, le coeur plein d'amour, en essayant d'apercevoir les reflets du soleil à chaque détour...
Pensées en déménagement.
Le temps des bilans...
Déjà plus comme avant, et pas tout à fait autre chose encore. Se rendre compte que le temps a filé comme un rêve, et qu'on a pourtant bien changé. Se souvenir des moments où on a ri, où on a pleuré. Des espoirs et des déceptions. Joies, surprises, coups durs, voir tout cela se mêler dans un sentiment d'attente lancinant. On n'est bon qu'à penser encore et encore dans ces cas là : autant d'expériences qui nourriront la suite du livre ^^ Se dire que la prochaine page devrait être (encore) mieux écrite que la précédente - en toute logique, le style de l'écrivain s'améliore avec l'entrainement - ?
Je me souviens du jour où j'ai entendu pour la première fois le mot d'in-betweenness ;)